Balado « Avec ou sans accent » S2-E13 – Pourquoi enseigner encore aujourd’hui? Parce que c’est le plus beau métier du monde

En fin de chaque année scolaire, fermer la porte de ma classe en juin est bien plus qu’un simple geste. C’est un moment de pause, de réflexion, et de repos bien mérité. Dans mon podcast Avec ou Sans Accent, je partage mes pensées sur ce que ça signifie, pour moi, d’enseigner malgré les défis et la fatigue.

Je suis profondément passionnée par l’éducation et l’apprentissage, surtout en ce qui concerne la francisation et l’immigration. J’aspire à faire du Québec un endroit où chacun peut s’épanouir en français, avec ou sans accent.

Le lien que je tisse avec mes élèves est unique. J’enseigne principalement à des débutants en francisation, et je mesure chaque jour à quel point cette relation est précieuse, surtout pour celles et ceux qui viennent d’arriver au Québec. Enseigner, pour moi, va bien au-delà de transmettre des connaissances : c’est aussi devenir un repère culturel et émotionnel. Bien souvent, je suis la première personne-ressource à qui mes étudiants peuvent se fier, et cette responsabilité, je la prends très à cœur.

Malgré les défis — les coupures budgétaires, les fermetures de classes, l’incertitude — je trouve ma motivation dans les petites victoires du quotidien. Une première question posée en français. Une anecdote sur la prononciation d’un prénom. Un sourire échangé. Ces moments donnent tout son sens à mon métier. Parfois, un simple geste ou une parole suffit pour encourager un élève à persévérer, à croire en lui, et à s’ouvrir à la société québécoise.

La fin de l’année scolaire est aussi une période de bilan pour moi. Je réfléchis à l’impact que j’ai pu avoir. Aux traces que j’ai laissées. Et quand d’anciens élèves me partagent leur gratitude ou me montrent fièrement les progrès qu’ils ont faits en français, je ressens une immense fierté. Ce sont des récompenses qui ne s’achètent pas, mais qui me rappellent pourquoi je continue à enseigner, même quand l’avenir semble incertain.

Enseigner est un métier complexe, mais ô combien gratifiant. À mes collègues enseignants, je lance cette invitation : prenons un moment pour revisiter les instants marquants de notre année, et demandons-nous ce que nous voulons continuer à incarner pour nos apprenants. Notre engagement et notre passion peuvent faire une différence durable dans leur vie. Continuons, malgré tout, à croire en notre rôle. C’est ce qui nous unit. C’est ce qui nous élève.