Le Québec manque de bras et recrute à l’international… mais à quel prix ?
Je vois au quotidien combien le Québec a besoin de main-d’œuvre. Pour combler les postes vacants, le recrutement international est souvent présenté comme la solution miracle. Mais sait-on vraiment ce que vivent les travailleurs étrangers temporaires (TET) ? Et quelles répercussions cette pratique a-t-elle, tant pour eux que pour nous, la société d’accueil ?
Dans cet épisode, j’ai discuté avec Melissa Medeiros, spécialiste en mobilité internationale, pour lever le voile sur les zones grises du recrutement international au Québec. J’avais envie de parler franchement, sans complaisance, de ce que ce processus implique vraiment.
On y parle notamment de :
Ce qu’est réellement un TET : ses limites, ce qu’il implique, et en quoi il diffère de la résidence permanente. Trop souvent, ni les employeurs ni les travailleurs ne connaissent toutes les implications de ce statut.
L’information qui manque : il y a un vrai déficit de connaissances, et cela complique l’expérience pour tout le monde.
La francisation et la préparation linguistique : quels niveaux sont exigés, combien de temps ça prend, et surtout, ce qui devrait être fait avant l’arrivée pour que l’intégration se passe bien.
Les coûts et démarches réels : renouvellements, erreurs fréquentes des entreprises, dépenses inattendues… Le processus peut vite devenir un vrai casse-tête.
Les défis du quotidien : logement, transport, intégration dans une région… ce sont autant de contraintes auxquelles s’ajoutent la fatigue et le déracinement.
L’impact humain : déracinement, familles séparées, choc culturel, risque de précarité. Derrière chaque permis de travail, il y a un projet de vie, des choix qui vont bien au-delà de la simple pénurie de main-d’œuvre.
Les incohérences structurelles : besoins économiques, politiques migratoires et capacité réelle d’accueil ne s’alignent pas toujours, et ça crée des tensions pour les travailleurs comme pour les entreprises.
Des pistes de solutions : je crois possible un recrutement plus éthique, transparent et durable, qui profite à tous.
Cette conversation m’a rappelé une chose fondamentale : derrière chaque permis de travail temporaire, il y a un être humain avec un projet de vie, et des choix collectifs qui dépassent largement le seul enjeu de la pénurie de main-d’œuvre.