Le dernier épisode de mon podcast Avec ou Sans Accent met en lumière les nombreux défis auxquels nous, enseignants en francisation, sommes confrontés au Québec. J’ai eu le privilège de m’entretenir avec Jean-François Carrier, un collègue passionné et engagé, sur les coupures budgétaires qui touchent l’éducation des adultes et les programmes de francisation.
Notre échange a clairement démontré à quel point les politiques publiques influencent la qualité et la disponibilité de l’enseignement du français pour les personnes immigrantes. La précarité de l’emploi dans ce secteur rend la planification à long terme presque impossible pour les enseignants, ce qui a inévitablement des répercussions sur les étudiants.
Jean-François a partagé avec beaucoup d’authenticité son parcours, marqué par des transitions forcées entre différents niveaux d’enseignement à cause de l’instabilité de l’emploi. Cette réalité n’est pas isolée : elle touche bon nombre de nos collègues, mais surtout, elle affecte directement les apprenants qui dépendent de ces cours pour s’intégrer linguistiquement et socialement.
Nous avons aussi discuté de l’importance des interactions humaines dans le processus de francisation. Le contact direct avec un enseignant, les échanges entre pairs, la confiance qui se développe en salle de classe — tout cela joue un rôle fondamental dans l’apprentissage. Or, la centralisation des inscriptions par Francisation Québec vient ajouter une couche de complexité, en rendant le processus plus bureaucratique, moins humain, et en creusant l’écart entre les besoins réels des étudiants et ce qu’on leur propose.
Malgré tout, je reste convaincue qu’il existe des solutions. La flexibilité et la passion des enseignants, comme Jean-François l’a si bien illustré, montrent que nous faisons preuve d’une résilience admirable. Mais cette résilience a ses limites. Pour assurer la pérennité des programmes de francisation, il faut que les décideurs politiques reconnaissent enfin l’importance de notre travail. Il est temps d’assurer un financement adéquat et de rendre les ressources accessibles.
En conclusion, ce nouvel épisode du podcast Avec ou Sans Accent nous rappelle que la francisation est un pilier essentiel de l’intégration. Malgré les obstacles, les enseignants continuent de jouer un rôle central dans la construction d’une société inclusive. Pour que le Québec reste un lieu où chacun peut s’épanouir en français, il est impératif de soutenir ces programmes et de valoriser concrètement le travail que nous faisons sur le terrain.