Dans le contexte éducatif québécois, l’alpha francisation joue un rôle fondamental. Ce programme vise à enseigner le français aux adultes ayant peu ou pas de scolarité, tout en renforçant leurs compétences en littératie. J’ai eu l’opportunité d’aborder ce sujet lors d’un épisode du podcast « Avec ou Sans Accent », où j’ai discuté avec Catherine Fillion, une enseignante spécialisée en alpha francisation, des défis et des stratégies associés à cet apprentissage essentiel. À travers cet article, je vous invite à découvrir cet univers fascinant et les enjeux qui y sont liés.
L’alpha francisation se distingue par la diversité de son public : des adultes souvent multilingues, n’ayant pas eu l’opportunité d’aller à l’école, ou ayant vu leur parcours scolaire interrompu. Ces apprenants débutent leur apprentissage du français à partir de zéro, apprenant à lire et à écrire. Catherine Fillion souligne l’importance d’adapter l’enseignement à ces élèves particuliers, privilégiant l’oralité plutôt que l’écrit. L’objectif est de favoriser un apprentissage par imitation et contextualisation, en respectant la manière naturelle de chacun d’acquérir une langue.
L’un des défis majeurs de l’alpha francisation est l’absence de programme officiel structuré. Cela pourrait être perçu comme un obstacle pour les enseignants, mais selon Catherine, cette flexibilité permet une grande personnalisation du parcours. Les enseignants sont encouragés à définir des objectifs à court terme, à utiliser des ressources variées, et à s’intégrer dans une communauté d’apprentissage pour partager outils et idées. La création de matériel spécifique à cette pratique est un défi constant, mais les ressources disponibles permettent une adaptation continue.
Un autre aspect clé de l’alpha francisation est le soutien social accordé aux apprenants. Dans les Centres de Services Scolaires (CSS), une équipe de professionnels, incluant des travailleurs sociaux et des conseillers en orientation, soutient les élèves dans leur intégration sociale. Ce réseau d’accompagnement est primordial, non seulement pour l’apprentissage de la langue, mais aussi pour faciliter l’intégration au Québec, rendant cette transition plus fluide et accessible.
Enfin, l’alpha francisation valorise les réussites individuelles et les interactions positives. Les progrès des apprenants sont souvent marqués par des témoignages émouvants, tels que celui d’une élève ayant acquis plus d’autonomie grâce à ses cours. L’alpha francisation va au-delà de l’enseignement linguistique ; elle représente un véritable parcours vers l’intégration et l’épanouissement dans une nouvelle culture. L’accent mis sur l’entraide et l’apprentissage collectif rend cette expérience véritablement enrichissante, tant pour les étudiants que pour les enseignants impliqués.
