La francisation et l’intégration des immigrants au Québec sont des sujets qui me tiennent à cœur, car ils suscitent à la fois débat et émotion. Dans mon podcast « Avec ou Sans Accent », j’ai eu le plaisir d’accueillir Ruba Ghazal pour discuter des défis et des opportunités liés à l’apprentissage du français pour les nouveaux arrivants. Cet échange a permis de mettre en lumière les incohérences dans les politiques actuelles et d’ouvrir une réflexion sur l’avenir de la francisation au Québec.
Ruba Ghazal, qui a elle-même vécu l’expérience de l’immigration et de l’apprentissage du français ici, a partagé son parcours avec beaucoup d’authenticité. Son témoignage illustre bien comment la francisation peut être un puissant levier d’intégration lorsqu’elle est soutenue par des enseignants dévoués. Elle rappelle à quel point il est essentiel de voir la francisation comme un investissement plutôt qu’une dépense. Apprendre le français permet aux immigrants de mieux s’intégrer, d’avoir accès à plus d’opportunités professionnelles et de contribuer au dynamisme économique et culturel du Québec.
Mais au-delà de ces réussites, l’épisode soulève aussi des préoccupations majeures. La fermeture de classes de francisation et la réduction des allocations pour les étudiants vont clairement à l’encontre des objectifs d’intégration. Il est frustrant de constater le décalage entre les discours politiques et les décisions prises sur le terrain. Avec Ruba, nous avons discuté de l’importance de se mobiliser pour défendre une francisation accessible et efficace, essentielle à une société véritablement interculturelle.
Heureusement, certaines initiatives positives existent, comme les programmes de jumelage interculturel, qui facilitent non seulement l’apprentissage du français, mais aussi l’échange entre les nouveaux arrivants et la communauté québécoise. Ces initiatives démontrent que l’intégration est une responsabilité partagée et qu’elle ne repose pas uniquement sur les immigrants.
Avec cet épisode de « Avec ou Sans Accent », je voulais offrir une réflexion nuancée et engagée sur l’état de la francisation au Québec. Plus que jamais, il est crucial de prendre conscience des enjeux et d’agir pour s’assurer que le français demeure un outil d’intégration et non un prétexte à l’exclusion. Malgré les défis, je reste convaincue qu’un Québec inclusif et ouvert est possible, où chacun peut s’épanouir en français, avec ou sans accent.
