Balado « Avec ou sans accent » S2-E2 – Immigration et francisation au Québec: un récit national et familial, des années 60 à aujourd’hui

L’immigration et la francisation, ce sont des sujets qui occupent une grande place dans mon histoire et dans celle du Québec. Quand ma famille italienne est arrivée ici dans les années 60, c’était une période de profonds changements sociaux et culturels. Pour mes parents, c’était le début d’une aventure qui allait transformer leur vie : une nouvelle langue, une nouvelle culture, et surtout, un climat auquel ils n’étaient pas du tout préparés.

Je pense souvent à ma mère, qui a découvert l’hiver québécois à seulement trois ans. Le froid, la neige, les tempêtes… Ça représente tellement plus qu’un choc climatique. Pour moi, c’est devenu un symbole de la résilience dont il faut faire preuve pour s’adapter à une nouvelle vie ici. Derrière ce défi se cache une force que beaucoup de familles immigrantes ont dû développer pour non seulement survivre, mais aussi s’épanouir.

La question de la langue a toujours été au cœur de notre parcours. Mes parents ont dû choisir le français comme langue d’éducation pour leurs enfants, et ça n’a pas été simple. Mais aujourd’hui, je mesure à quel point ce choix a été crucial. Avec la loi 101, adoptée en 1977, le Québec a renforcé son identité francophone, et ma famille s’est intégrée dans cette société tout en conservant ses racines italiennes. Ce n’est pas juste une question de politique, c’est aussi une manière de construire des ponts entre différentes cultures.

Aujourd’hui, je constate que les efforts pour franciser les nouveaux arrivants continuent d’évoluer. Des initiatives comme Francisation Québec montrent une volonté d’aider davantage de gens à intégrer la société québécoise, peu importe leur parcours. Mais je me demande si on prend assez en compte les besoins humains derrière ces démarches : comment les gens vivent-ils vraiment cette adaptation ? Quels sont leurs défis au quotidien ?

En 2025, alors que le Québec prévoit accueillir davantage d’immigrants francophones, je vois ça comme une opportunité de continuer à bâtir une société interculturelle. Pour moi, l’intégration ne se limite pas à apprendre une langue ; c’est aussi se sentir chez soi, créer des liens, et contribuer à cette richesse collective. Mon histoire familiale est un exemple parmi tant d’autres, et j’espère qu’elle peut inspirer à voir ces défis comme des chances de grandir, ensemble.