Balado « Avec ou sans accent » S2-E9 – Entre deux mondes: accompagner les transitions ILSS vers la classe régulière et FGA

L’immigration au Québec est un phénomène en constante évolution, et avec elle, la nécessité d’adapter les systèmes éducatifs pour accueillir les jeunes arrivants. Dans cet article, nous explorons les défis et les solutions liés aux transitions éducatives des jeunes immigrants, notamment leur passage des classes d’accueil vers les classes régulières ou la formation générale des adultes. Ces transitions sont cruciales pour leur intégration linguistique et culturelle, et représentent un aspect fondamental de leur parcours éducatif.

Les classes d’intégration linguistique scolaire et sociale (ILSS), mises en place depuis 1969, jouent un rôle clé dans l’accueil des jeunes immigrants. Ces classes visent à leur enseigner non seulement le français de base, mais surtout le « français de scolarisation », indispensable pour suivre les cours de mathématiques, sciences, et autres matières essentielles. Cependant, la réalité varie selon les régions. Dans les centres urbains, les classes d’accueil sont bien établies, mais dans les régions plus éloignées, des solutions hybrides sont souvent nécessaires en raison du faible nombre d’élèves allophones.

Les défis des transitions ne se limitent pas à l’apprentissage linguistique. Les jeunes doivent aussi s’adapter à la culture scolaire québécoise et à la dynamique sociale des classes régulières. Il est crucial d’éviter l’isolement social en favorisant les interactions avec leurs pairs francophones. Des modèles pédagogiques innovants, comme les classes de transition, émergent pour combler les lacunes du système actuel. Ces classes offrent un pont entre l’accueil et l’éducation des adultes, en adaptant les contenus et les approches pédagogiques aux besoins des adolescents.

Pour que ces transitions soient réussies, il est essentiel d’évaluer les compétences linguistiques des élèves de manière équitable, en utilisant des paliers adaptés à leur niveau. Ne pas parler la langue de l’enseignement n’est pas un handicap, mais une condition temporaire. Les jeunes doivent être soutenus tout au long de leur parcours, avec un accompagnement continu même après leur intégration dans les classes régulières. La formation continue des enseignants est également primordiale pour mieux comprendre et répondre aux besoins spécifiques des jeunes allophones.

En conclusion, les transitions éducatives des jeunes immigrants au Québec sont une étape cruciale pour leur intégration et leur réussite scolaire. C’est un processus complexe qui nécessite des efforts concertés de la part des éducateurs, des décideurs politiques, et de la communauté éducative dans son ensemble. En soutenant ces jeunes avec bienveillance et intelligence, nous leur ouvrons la voie vers une citoyenneté pleine et entière, enrichissant ainsi notre société québécoise de leur diversité et de leur potentiel. Chaque acteur du système éducatif a un rôle à jouer pour rendre ce voyage d’apprentissage aussi fluide et enrichissant que possible.