Balado « Avec ou sans accent » S2-E8 – La motivation dans l’enseignement/apprentissage des langues secondes

Depuis plus de sept ans, j’explore avec passion ce qui pousse certaines personnes à persévérer dans l’apprentissage du français comme langue seconde, alors que d’autres décrochent en cours de route. Au fil de mes recherches et de mes rencontres, une chose m’est apparue comme essentielle : la motivation.

Dans mon podcast Avec ou Sans Accent, je partage mes réflexions, mes découvertes, et surtout, les voix de ceux et celles qui vivent cette réalité au quotidien. Parce que la motivation, c’est un peu comme le moteur silencieux derrière chaque effort, chaque mot appris, chaque tentative de conversation.

On la divise souvent en deux grandes catégories :

  • La motivation intrinsèque, quand on apprend par pur plaisir, curiosité ou désir personnel.

  • La motivation extrinsèque, quand des facteurs externes – comme l’obtention d’un emploi ou l’obligation scolaire – nous poussent à apprendre.

Et puis, il y a aussi la motivation intégrative (le désir de s’intégrer à une communauté linguistique) et la motivation instrumentale (l’apprentissage en tant que moyen d’atteindre un but concret).

J’aime beaucoup la manière dont les chercheurs comme Gardner et Lambert (dans les années 60-70) ou encore Dörnyei (plus récemment) ont nuancé ces concepts. Plutôt que de les voir comme opposés, ils les présentent comme complémentaires. C’est exactement ce que j’observe : un jeune Ontarien peut très bien vouloir apprendre le français et pour décrocher un bon emploi et pour se sentir plus connecté à ses racines francophones. Ces motivations se nourrissent entre elles.

Mais la motivation ne flotte pas toute seule dans l’air. Elle est influencée par notre environnement d’apprentissage, la perception qu’on a de la langue, et même par nos émotions. Un climat de classe stimulant, des activités engageantes, un enseignant qui croit en nous… ça change tout. À l’inverse, l’anxiété linguistique ou le manque de confiance peuvent être de véritables freins.

Je crois profondément que les enseignants et les enseignantes ont un rôle clé à jouer. En aidant les apprenants à se fixer des objectifs réalistes mais stimulants, en rendant la langue vivante et significative, on peut nourrir cette motivation au quotidien.

Et surtout, il faut créer des occasions authentiques d’utiliser la langue. Parce que si on n’a jamais la chance de parler français en dehors de la classe, à quoi bon tous ces efforts? C’est pourquoi, dans les prochains épisodes de mon podcast, je plongerai dans des sujets comme le français de transition ou les jumelages interculturels, pour voir comment renforcer ces ponts entre la langue apprise et la vraie vie.

En fin de compte, comprendre la motivation, c’est mieux accompagner les apprenants. C’est leur donner les moyens non seulement d’atteindre leurs objectifs, mais aussi de s’épanouir dans une langue, une culture, et parfois, une nouvelle version d’eux-mêmes.